L’
A.A.A’s [L’Amplification
des Ampleurs des Aggravations] avec
les participations de Josiane Bartazeau, Luis Piglou et quelques autres
À
la mémoire de Jean Yanne
Ma très Josiane.
Je vous transmet, ce jour, une curieuse lettre ed min vius Caùmarade Edzyh que j'ai retrouvé dans l'un de mes tas d'archives. Je crois qu'elle devrait vous plaire.
À vous lire, bientôt peut-être ?
Luis Piglou.
1/1. Comme dés de lettres, des hannetons à damiers roulent…
Ma peau, voile,
durant 10 jours.
TOUDI
SU L’COECHIE –
pré-histoire.
Poèmes collés./ Dans une
ville rose, jadis, j’ai plié mon ombre./Les bien-pensants affirment que tout
fini toujours par rentrer dans l’ordre – rien n’est moins sûr - ./ Voici l’âme
creuse./ Sur Queen Street à la verticale un homme les pieds élevés vers le
ciel. Il a son crâne au fond du vide d’un seau noir ‘ Could you spare a penny ? ‘./ C’est l’histoire de perdre sa
vie – d’autres diront qu’il faut la gagner – ‘ Oes gennych chi dipyn o arian dros ben ? ‘./ Afin de
subsister, apprivoiser les spermes noirs de mes complications de textes./
Tentatives de détournements d’écritures pour ‘comme Francis Bacon peignait’./
La nuit, la rouille de ma vie me réveille. Je la cautérise : c’est courir
entre le jour et l’autre jour, de Caerdydd à Pernarth./ Cette personne – comme
son fils – était une pierre trop froide. Un cœur ? Pourtant pas
morte !/ Le soleil de l’esprit replie ses paupières sur la frange de la
dernière page./ J’aime finir la lecture d’un livre avec la certitude que j’y
retournerai./ Pour toute son existence, le nez brisé, un jeune type déambule
sur St Mary Street. Sous le pont, il est beau aussi, pour toute sa vie./ Pour
une vie encore, une jeune femme – visiblement d’origine indienne – passe sous
la passerelle de Dumfries Place. Elle tient les bouts de ses doigts dans une
autre main./ À Penarth il pleut des falaises de craie tranchantes./ Sur le
monticule ‘ Grangetown Rubbish Tip Park ‘
la maigre ortie soyeuse rôde pareille à une couleur absente – celle que
l’on omet toujours de rendre à l’arc-en-ciel./ Puis des destriers peupliers
écartelés./ Couvertes de varech, des roches brunâtres sur la plage se
suspendent avec déterminations à l’éternité. Elles gisent dans le BANG !
de la création avant d’exploser, d’éclater en myriades translucides telles des
millions de minuscules et invisibles têtes d’épingles./ Et des étoiles seront…
/ Près d’un distributeurs de billet de banque, une jeune fille pleure avec
retenue. Son décolleté est attachant empli de petit hoquets timides et de
sanglots discrets, émouvants. C’est sur Albany Road./ Les soldes – ici comme ailleurs
[c’est partout !] ne sont plus ce que CELA était./ Un désir m’invente une
odeur qui n’existera peut-être jamais plus. C’est le parfum de La Flor
d’Avalanche. C’est une prière que je me récite à moi-même./ Complice, des
hannetons à damiers roulent comme dés jetés. Ils tracent des partitions
baroques sur le parchemin cérébral de mes souvenances./ Les salaires ne sont
plus ce que CELA coûte en travaux./ À Cwmbrân – la vallée des corbeaux – j’ai
jadis admiré ‘Orage s’approchant’./ Route de retour vers Caerdydd. Carlos mon
guide, mon Rodin in Cymru./ Mon front ensangloté posé au creux de tes genoux.
Voilà l’amorce de mes visions. Déjà, Avalanche ne te retourne pas. Pour toi je
suis aux spectres gallois et avec toi./ Le doigt du hasard NOUS a désignés. Mais
que se passe-t-il ? Ne posons plus ces tortures qui NOUS autocensurent./
Acheter à Spillers – definitely the oldest record shop – ‘ Down in the Valley ‘ by THE HANSOME FAMILY – ‘ A treasury of their most willowy & haunted songs.’/
Un trésor de leurs chansons les plus hantées
et inspirées comme une bande-son parfaite à cette absence… / J’écoute la
ritournelle de nacre comme ‘ encore en
apesanteur – weightless again ‘. / Poèmes papiers collés. Dans la cité du Dragon
rouge – Caerddydd – j’écoute la complainte de nacre. / À Brigend j’ai déjeuné
du saucisson de Berguette et visionné la vidéo ‘ Spanish Dance Troup ‘ des Gorky’s Zygotic Minci –
Un autre temps
dans la maison de Carrys et William./ J’attends que tu me dessines à ton tour
l’autre lettre. / J’entends au loin de ma mémoire la Musique de John Cale [for
Nico & Andy] et la voix du Chien de Laugharne. / En deuil, cette chanson de
nacre s’ouvre, s’offre, souffre, creuse… / …une coupure de presse, une photo au
fond du portefeuille. Là, au cerveau, il y court toujours. / À Swansea, j’ai
marché sur les quais autour du port cher à Dylan Thomas. Plus tard j’ai ‘collé ‘ un ‘poéme’. / Sur les rives de notre
couche, hachée ta dentelle délicate. / Ton jus d’oranger perle de sous ta jupe
d’Italie. / Là, un petit jardin où tu y cueilles pommes. / C’est une bien forte
longue attente singulière. Un vœu ? / Sur The Hayes, voilà, de 1894, la
plus ancienne boutique de disques que je connaisse. / Oh ! Les grévistes…
J’avais douze ans ! - comprends
pas ! – Les syndicalistes ont abandonné mon père. / Je me moque des poètes
militants. / I’M A FROU-FROUC-PLOUC ! / Puis je l’ai regardé, le
père, pleurer. Quand nous les prolos on veut informer le reste du peuple –
tracts et banderoles. Et quelques mégaphones – on NOUS pourchasse. / Je fuis
les slogans. / NO DESIGNATION ! NO RESIGNATION ! / Et bâillons. /
Vous ! Belles puissances, pourriez-vous un peu lui prêter un peu attention
à l’âme creuse ? / Il y en a trop ! Musiques ! [réécrivez dans
votre mémoires tous ces poèmes que vous avez vraiment lus car vous vous sentiez
alors tellement vivant. Réécrivez et PASSEZ AINSI DE L’AUTRE CÔTE ! / Et
si CELA tout de même voulait dire quelque chose ? / À venir il me reste un
poème-tableau-collage ambulant à terminer. / Sac plastique PLASTIC FISH &
FISH. / Cartes magnétiques ramassées au sol, sur des trottoirs. Etiquettes de
bouteilles de bière. Tickets d’hiver – aux abords du grand stade - /
Sachets de condiments pour soupe asiatique lyophilisées ‘ Why not try adding a handfuf of mushroom slices ‘ . / Le voile recouvre le corps, le protège encor./
Dix journés, voile de vie in Cymru. / Holy-ten-days in Wales. / Le voile
l’emporte. / etc… / Même s’ils n’ont pas tort certains chercherons encore
longtemps le langage parfait ; mais il n’y a plus qu’à attendre l’autocar.
South Wales - 2001.
Christian-Edziré Déquesnes
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