dimanche 5 février 2017

L’ A.A.A’s [L’Amplification des Ampleurs des Aggravations]                                                                avec les participations de Josiane Bartazeau, Luis Piglou et quelques autres

À la mémoire de Jean Yanne


Ma très Josiane.

Je vous transmet, ce jour, une curieuse lettre ed min vius Caùmarade Edzyh que j'ai retrouvé dans l'un de mes tas d'archives. Je crois qu'elle devrait vous plaire.

À vous lire, bientôt peut-être ?

Luis Piglou.

1/1. Comme dés de lettres, des hannetons à damiers roulent…  
Ma peau, voile, durant 10 jours.     
                                            
TOUDI SU L’COECHIE – pré-histoire.


Poèmes collés./ Dans une ville rose, jadis, j’ai plié mon ombre./Les bien-pensants affirment que tout fini toujours par rentrer dans l’ordre – rien n’est moins sûr - ./ Voici l’âme creuse./ Sur Queen Street à la verticale un homme les pieds élevés vers le ciel. Il a son crâne au fond du vide d’un seau noir ‘ Could you spare a penny ? ‘./ C’est l’histoire de perdre sa vie – d’autres diront qu’il faut la gagner – ‘ Oes gennych chi dipyn o arian dros ben ? ‘./ Afin de subsister, apprivoiser les spermes noirs de mes complications de textes./ Tentatives de détournements d’écritures pour ‘comme Francis Bacon peignait’./ La nuit, la rouille de ma vie me réveille. Je la cautérise : c’est courir entre le jour et l’autre jour, de Caerdydd à Pernarth./ Cette personne – comme son fils – était une pierre trop froide. Un cœur ? Pourtant pas morte !/ Le soleil de l’esprit replie ses paupières sur la frange de la dernière page./ J’aime finir la lecture d’un livre avec la certitude que j’y retournerai./ Pour toute son existence, le nez brisé, un jeune type déambule sur St Mary Street. Sous le pont, il est beau aussi, pour toute sa vie./ Pour une vie encore, une jeune femme – visiblement d’origine indienne – passe sous la passerelle de Dumfries Place. Elle tient les bouts de ses doigts dans une autre main./ À Penarth il pleut des falaises de craie tranchantes./ Sur le monticule ‘ Grangetown Rubbish Tip Park ‘ la maigre ortie soyeuse rôde pareille à une couleur absente – celle que l’on omet toujours de rendre à l’arc-en-ciel./ Puis des destriers peupliers écartelés./ Couvertes de varech, des roches brunâtres sur la plage se suspendent avec déterminations à l’éternité. Elles gisent dans le BANG ! de la création avant d’exploser, d’éclater en myriades translucides telles des millions de minuscules et invisibles têtes d’épingles./ Et des étoiles seront… / Près d’un distributeurs de billet de banque, une jeune fille pleure avec retenue. Son décolleté est attachant empli de petit hoquets timides et de sanglots discrets, émouvants. C’est sur Albany Road./ Les soldes – ici comme ailleurs [c’est partout !] ne sont plus ce que CELA était./ Un désir m’invente une odeur qui n’existera peut-être jamais plus. C’est le parfum de La Flor d’Avalanche. C’est une prière que je me récite à moi-même./ Complice, des hannetons à damiers roulent comme dés jetés. Ils tracent des partitions baroques sur le parchemin cérébral de mes souvenances./ Les salaires ne sont plus ce que CELA coûte en travaux./ À Cwmbrân – la vallée des corbeaux – j’ai jadis admiré ‘Orage s’approchant’./ Route de retour vers Caerdydd. Carlos mon guide, mon Rodin in Cymru./ Mon front ensangloté posé au creux de tes genoux. Voilà l’amorce de mes visions. Déjà, Avalanche ne te retourne pas. Pour toi je suis aux spectres gallois et avec toi./ Le doigt du hasard NOUS a désignés. Mais que se passe-t-il ? Ne posons plus ces tortures qui NOUS autocensurent./ Acheter à Spillers – definitely the oldest record shop – ‘ Down in the Valley ‘ by THE HANSOME FAMILY – ‘ A treasury of their most willowy & haunted songs.’/  


Un trésor de leurs chansons les plus hantées et inspirées comme une bande-son parfaite à cette absence… / J’écoute la ritournelle de nacre comme  ‘ encore en apesanteur – weightless again ‘. /   Poèmes papiers collés. Dans la cité du Dragon rouge – Caerddydd – j’écoute la complainte de nacre. / À Brigend j’ai déjeuné du saucisson de Berguette et visionné la vidéo ‘ Spanish Dance Troup ‘ des Gorky’s Zygotic Minci – 


Un autre temps dans la maison de Carrys et William./ J’attends que tu me dessines à ton tour l’autre lettre. / J’entends au loin de ma mémoire la Musique de John Cale [for Nico & Andy] et la voix du Chien de Laugharne. / En deuil, cette chanson de nacre s’ouvre, s’offre, souffre, creuse… / …une coupure de presse, une photo au fond du portefeuille. Là, au cerveau, il y court toujours. / À Swansea, j’ai marché sur les quais autour du port cher à Dylan Thomas. Plus tard j’ai  ‘collé ‘ un ‘poéme’. / Sur les rives de notre couche, hachée ta dentelle délicate. / Ton jus d’oranger perle de sous ta jupe d’Italie. / Là, un petit jardin où tu y cueilles pommes. / C’est une bien forte longue attente singulière. Un vœu ? / Sur The Hayes, voilà, de 1894, la plus ancienne boutique de disques que je connaisse. / Oh ! Les grévistes… J’avais douze ans !  - comprends pas ! – Les syndicalistes ont abandonné mon père. / Je me moque des poètes militants. / I’M A FROU-FROUC-PLOUC ! / Puis je l’ai regardé, le père, pleurer. Quand nous les prolos on veut informer le reste du peuple – tracts et banderoles. Et quelques mégaphones – on NOUS pourchasse. / Je fuis les slogans. / NO DESIGNATION ! NO RESIGNATION ! / Et bâillons. / Vous ! Belles puissances, pourriez-vous un peu lui prêter un peu attention à l’âme creuse ? / Il y en a trop ! Musiques ! [réécrivez dans votre mémoires tous ces poèmes que vous avez vraiment lus car vous vous sentiez alors tellement vivant. Réécrivez et PASSEZ AINSI DE L’AUTRE CÔTE ! / Et si CELA tout de même voulait dire quelque chose ? / À venir il me reste un poème-tableau-collage ambulant à terminer. / Sac plastique PLASTIC FISH & FISH. / Cartes magnétiques ramassées au sol, sur des trottoirs. Etiquettes de bouteilles de bière. Tickets d’hiver – aux abords du grand stade - / Sachets de condiments pour soupe asiatique lyophilisées ‘ Why not try adding a handfuf of mushroom slices ‘ . /  Le voile recouvre le corps, le protège encor./ Dix journés, voile de vie in Cymru. / Holy-ten-days in Wales. / Le voile l’emporte. / etc… / Même s’ils n’ont pas tort certains chercherons encore longtemps le langage parfait ; mais il n’y a plus qu’à attendre l’autocar.

                                                                                                                             South Wales - 2001.
                                                                                                           Christian-Edziré Déquesnes

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